Pour ma première course en montagne (avec un dossard), première fois que je passe la barre des 100Km (ça sera 120 bornes au compteur), première fois que je passe une nuit complète dehors à crapahuter sans faire la teuf, première fois que je passe la barre des 20h d'effort consécutif, première fois que je fais autant de cols en une journée, bon bref ça fait quand même beaucoup de premières fois et y'en a encore d'autres, le bilan de cette épreuve est vraiment très positif, avec au final les 3 objectifs principaux atteints. Le premier était de finir, le deuxième était de prendre un max de plaisir et le troisième était la performance.

Il y avait d'autres objectif comme ne pas arriver cuit ratatiné en rampant; pas de blessures, ampoules, crampes; gestion alimentaire, mental d'acier, gestion des coups de pompes.... qui font partie des objectifs principaux.

Donc la course est vraiment passée comme une lettre à la poste (mise à part le Trico) avec une météo optimale, surtout la nuit.

Départ cool, pas de coup de chaud comme la plupart des concurrents, juste un début de crampes aux adducteurs dans la montée du col du petit St bernard au bout de 25 bornes mais bien géré et pas d'affolement (même type de crampes qu'à Embrun), une fin de journée et début de nuit jusqu'à 1h du mat passés avec un Italien (Fabrizio), on s'est vraiment bien éclaté dans la partie la plus sauvage et technique du parcours jusqu'aux Contamines. Et puis un col du TRICO qui à coincé sévère, plus moyen d'avancer ni de manger donc je suis passé en mode "Survie" pendant 2h en essayant de boire régulièrement et un demi gel..., donc une grosse hypo au bout de 17 h d'effort. Faut savoir que ça peut être fatal sur une épreuve de cette taille. J'ai même dû m'allonger dans le col 10 min pour recharger les batteries, faire le vide dans la tête puis repartir sans faire de zigzag. Je me suis arrêté une 20aine de fois dans cette montée interminable en me répétant "c'est mon Everest, j'y arriverai". Donc une fois en haut de cette dernière grosse difficulté au bout de plus de 100km, le plus gros était fait et du coup je me suis concentré sur mon premier objectif parce qu'à ce moment là les 2 autres n'étaient plus du tout d'actualité. L'Italien avait filé et m'a pris 45min à l'arrivée.

En tout cas, ce passage à vide à été une grande expérience et la cause à été identifiée dans la rubrique "gestion de l'alimentation" avant même l'arrivée.

Enfin la pancarte Chamonix (je ne sprinte pas!!) et encore 2 km de plat mais là j'arrête de courir pour finir vraiment en roue libre et me remémorer toute cette journée avec les moments forts comme le départ, le coucher du soleil entre le Cormet de Roselend et entre Deux-Nants , l'une des parties les plus sauvages et techniques du parcours et la rencontre avec l'italien avec qui j'ai partagé ce passage magique. Bref le bilan était fait, que du bonheur avec plus de 4h de retard sur mon planning mais en fait sur ce type de course on s'en fout tellement quand on arrive...

200m avant l'arrivée, les collègues me félicitent avant la ligne, je prends le temps de discuter, une photo, puis le virage à gauche et le portique d'arrivée impressionnant. Bref tout redescend tranquillement et une bonne bière à 7h du mat après 22h 15 de course ça passe super bien!!

Ce type de course est vraiment énorme en tout point de vu, maintenant que j'ai les points pour faire l'UTMB et surtout une plus grande expérience, le tour du Mont Blanc serra la prochaine étape (166km et 9500m de D+). Affaire à suivre en 2012 ou 2013.

Olivier